Peindre les Faits-Divers : Criminologie et autres curiosités judiciaires de l’Antiquité au XXème siècle.

Le crime et le sang. Voici un thème qui ne s’est jamais démenti depuis la plus haute Antiquité. Meurtres, crime maquillé en suicide, mais également violences ou simples Faits- divers plus ou moins étranges ont profondément influencés les artistes et notamment les peintres au cours des siècles.

Tous les grands noms de l’Art que sont Léonard de Vinci, Rubens, Goya ou Dali pour n’en citer que quelques-uns se sont en effet à un moment ou à un autre penchés sur la thématique fascinante du crime. Les « Grandes Affaires criminelles » serviront par ailleurs de prétexte à revisiter l’Histoire et les scènes de procès sous un angle original avec des sujets aussi divers que les Massacres de la Saint-Barthélémy, l’assassinat d’Henri IV, les crimes de la mystérieuse Bête du Gevaudan ou plus près de nous les tentatives d’attentats sur les personnalités politiques comme Napoléon I, Louis Philippe, Abraham Lincoln ou Sadi Carnot. Un nouveau type de violence qui tendra en effet à se multiplier au XIXème siècle avec l’apparition du terrorisme et qui culminera d’une certaine manière à la Belle Epoque avec l’essor inéluctable des courants anarchiques.

Ainsi au XIXème siècle une nouvelle iconographie liée au crime se taillera une place non négligeable aiguisant ainsi plus que jamais l’imaginaire de peintres qu’ils soient avant-gardistes ou académiques. L’Affaire Fualdès (1817) qui sera illustrée par Géricault semblera en effet marquer un tournant fatidique à cet égard.

Sous l’influence à la fois des Faits divers – relayés par la Presse à sensation en plein essor- et de la Science –avec les développements de la psychiatrie et de la criminologie-, le champ iconographique mortifère évoluera ainsi vers des solutions toujours plus variées et inattendues allant de la simple figuration de brigands, de suicidés, de terroristes aux pendaisons sans oublier à ceux de meurtriers et de psychotiques isolés dont la plupart sont aujourd’hui tombés dans l’oubli.

Du Mythe de Caïn et Abel à l’abominable déchaînement meurtrier des Sœurs Papins dans les années 1930 en passant par les orgies sanguinaires de la comtesse de Bathory- celle qui influencera le mythe de Dracula-, ou les crimes de Jack l’Eventreur, cette conférence proposera ainsi un parcours inédit au pays du mal et de la violence mais également de la folie et du désespoir.